Appel du mois : Juin 2007
Appel du mois de juin 2007 :
Tchétchénie ; enlèvements, disparitions et tortures
« Ils m’ont menotté, m’ont mis un sac sur la tête. En me frappant dans le dos, ils m’ont renversé à terre et, en me disant “Raconte”, ils ont commencé à me battre. À la question “Raconter quoi ?”, on m’a répondu : “Donne-nous les noms de tous les combattants des villages voisins.” J’ai répondu que je n’en connaissais pas. Ils ont apporté un appareil, ont connecté des fils aux doigts de mes deux mains, et ont branché le courant. [...] Ensuite, ils ont interrogé mon frère et l’ont également torturé. J’ai entendu comment il les suppliait et leur criait d’arrêter. » Témoignage d’Adlan Dzeïtov
Présentée comme un évènement stabilisant, l'arrivée du nouveau président Ramzan Kadirov, nommé par Vladimir Poutine, à la tête de la Tchétchénie n'a pourtant pas mit un terme à l'arbitraire qui règne dans cette nouvelle république du Caucase nord. En effet, si les actions militaires ont baissées en intensité, les arrestations, enlèvements, disparitions et tortures contre des civils n'ont pas cessés. Ceux qui sont soupçonnés de liens avec les séparatistes sont arrêtés ou enlevés puis torturés, comme le montre le témoignage ci-dessus.
Malgré l'intégration de tchétchènes au services de sécurité, les 15 000 miliciens "kadirovsti" font toujours régner la terreur. Par ailleurs, il reste très difficile d'évaluer l'ampleur de la torture en Tchétchénie, le rapporteur spécial des Nations Unies de la torture n'ayant pu effectuer de visite depuis 1994.
De nombreux civils se tournent désormais vers la Cour européenne des Droits de l'Hommes, les autorités tchétchènes ne faisant aucun geste pour mener des enquêtes ou traduire en justice les auteurs des violations au Droits de l'Homme. Cependant, ce n'est pas sans risque : certaines personnes s'étant adressées à la Cour européenne on subit des représailles du type : intimidations, menaces, "disparitions"...
Pour faire cesser cette situation, la lettre adressée au Président Ramzan Kadirov lui demande d'ouvrir des enquêtes sur les disparitions, de bien vouloir accueillir le rapporteur spécial sur la torture de l'ONU et de collaborer avec la Cour européenne des Droits de l'Homme afin de tout faire contre ces traitements inhumains.